mercredi 31 août 2022

Dry - Neal et Jarrod Shusterman

 Dry 


informations :

Auteurs : Neal Shusterman et Jarrod Shusterman

Editeur : collection R

Genre : post-apocalypse

Prix : 17,90€ (ou 9,90€ si l’édition limitée est encore dispo)

Nombre de pages : 450

Existe en format poche ? : non

Temps de lecture (pour moi) : 1 journée


Résumé :

La sécheresse s'éternise en Californie et le quotidien de chacun s'est transformé en une longue liste d'interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches...

Jusqu'à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre.

Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.

Notes :

Originalité : 4/5

Addiction : 5/5

Personnages : 3/5

Plume des auteurs : 4,5/5


Globale : 4,5/5


Mon avis :


J’ai commencé ce one-shot sans attente, et j’ai été agréablement surprise !


Dans un futur sûrement pas si lointain, les habitants de Californie font fasse à un épisode de sécheresse conséquent, à tel point que du jour au lendemain l’eau est coupée dans tous les foyers. C’est vite la panique : les magasins sont dévalisés, on rationne ce que l’on possède et on attend une aide du gouvernement. Aide qui met du temps à arriver. Sauf que l’on ne peut survivre que 3 jours sans boire… Alyssa et son petit frère Garett vont devoir redoubler d’efforts s’ils veulent rester en vie, et pour cela des alliances douteuses sont possibles .


“Dry” m’a donné soif. Pendant ma lecture, j’avais toujours une gourde à proximité pour me désaltérer. Ce livre semble franchement réaliste dans les événements, surtout après l’été chaud et sec que l’on vient de vivre. Car comme nous, ils ont d’abord eu les restrictions d’eau du style ne plus remplir sa piscine ou arroser ses plantes.

C’est quand l’eau est coupée de toutes les maisons que l’on se rend compte à quel point elle nous est précieuse. Alyssa vit ça avec ses parents, et comme ce que l’on a vécu pendant le confinement de 2020, les gens se ruent dans les supermarchés pour prendre tous les packs d’eau disponible. L’Homme reprend vite sa nature première de prédateur et est prêt à tout pour faire survivre sa famille.


Alors que tout son quartier est en catastrophe, les voisins d’Alyssa que tout le monde prend pour des fous, deviennent les seuls à s’en sortir sans problème. Parés pour la fin du monde, ils ont des réserves pour survivre pendant des années. Et il se trouve que le fils, Kelton, est fou amoureux d’Alyssa depuis des années. Et cette catastrophe va peut-être lui permettre d'enfin devenir intéressant aux yeux de sa voisine. 


Ce qui est très bien avec ce roman, c’est que les personnages ne sont pas parfaits, n’ont pas la prétention de vouloir sauver le monde et ont même des attitudes parfois énervantes, ce qui les rend d’autant plus humains. J’ai moi-même trouvé Kelton ringard, mais il a le bénéfice d’être très intelligent et paré pour une catastrophe de ce genre. De même, les personnages que l’on rencontre au fil de l’histoire sont loin d’être appréciables, je ne savais pas si Alyssa pouvait s’y fier. 


On alterne régulièrement les points de vue, cela donne un rythme à l’histoire qui est très appréciable. De plus, on a des chapitres consacrés à d’autres personnes qui ne sont pas dans le groupe de jeunes que l’on suit, mais cela permet d’avoir une idée de ce que vivent les autres victimes de cette coupure d’eau.

Je me suis demandée si un seul tome pour une histoire du type post-apocalyptique serait suffisant pour permettre au lecteur de prendre le temps d'apprécier le roman, l’idée et le dénouement.  Et la réponse est oui, mais parce que nos personnages n’ont, contrairement à beaucoup de romans d’aventure, pas la prétention de sauver le monde. Ils veulent juste se sauver eux. Ce qui est déjà très compliqué, surtout quand ils font des bourdes énormes et carrément évitables. Ce seul tome m’a suffit, parce que l’on suit juste des jeunes qui ne se connaissaient pas ou peu, et qui vont tout faire pour trouver seulement quelques gouttes d’eau supplémentaire pour survivre quelques heures de plus jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée. Il y a évidemment des risques de trahison, car quand on a soif, réellement soif, on peut être prêt à tout pour rafler tout ce qu’on trouve, quitte à condamner les autres… 


Je sais que le roman n’est pas parfait, qu’il aurait pu y avoir une intrigue plus longue et plus approfondie. Le livre aurait pu avoir une portée plus poussée sur la politique, pourquoi on en est arrivé là, et qu’est ce qui aurait dû être fait dès le début pour éviter tout ces morts. Mais le roman n’a pas la prétention de traiter tout cela, donc ça ne m’a pas dérangée. J’ai aimé cette idée de ce que cela donnerait si on se retrouvait dans une telle sécheresse. Parce que contrairement à beaucoup de romans post-apocalyptique, ce ne sont pas des monstres qui s’attaquent aux Hommes, mais les Hommes qui s’en prennent les uns aux autres.

Je regrette forcément qu’il n’y ait pas eu de romance, mais après avoir lu “La faucheuse” du même auteur, je pense juste que ce n’est pas quelque chose qu’il a envie d’inclure dans ses livres, et cela peut se comprendre. Et même sans romance, le livre est intéressant et prenant.


Le roman m’a beaucoup plu, j’ai passé un très bon moment pendant ma lecture, et j’ai eu très soif. Le message sur le réchauffement climatique est très important, Neal Shusterman et son fils ont réussi à allier réalité et fiction.


lundi 29 août 2022

Concrete rose - Angie Thomas

 Concrete rose


informations :

Autrice : Angie Thomas

Editeur : nathan

Genre : young adult

Prix : 17,95€

Nombre de pages : 410

Existe en format poche ? : non

Temps de lecture (pour moi) : 1 jour


Résumé :

18 ans avant The Hate U Give, retrouvez Maverick. Lycéen. Dealer. Père.

En 1998, dans le quartier noir de Garden Heights. Maverick sèche le lycée, et il a déjà un pied dans les gangs. Malgré la poigne de sa mère qui l'élève seule, il s'apprête à marcher sur les traces de son père, un baron de la drogue en prison.


Tout change lorsqu'il découvre qu'il est père. Le voilà contraint d'élever son bébé, auquel il s'attache, tout en affrontant la colère de sa petite amie Lisa.


Maverick veut être un homme bien ; il veut prouver qu'il peut faire les choses différemment. Mais on ne quitte pas les gangs si facilement.


Notes :

Originalité : 3/5

Addiction : 5/5

Personnages : 5/5

Plume de l’auteur : 5/5


Globale : 5/5 COUP DE COEUR


Mon avis :


Il y a quelques années j’ai lu “The Hate U Give” et ce fut l’un de mes plus gros coups de cœur. Ce livre m’avait bouleversée, j’avais été tellement touchée et emportée par cette histoire. L’adaptation cinématographique fut un aussi gros coup de cœur. Alors quand j’ai appris que Angie Thomas nous pondait un roman sur le père de l’héroïne du livre, je ne pouvais que sauter de joie.


“Concrete Rose” se passe 18 ans avant ”The hate u give”, et il peut d’ailleurs se lire avant. On y suit Maverick, un jeune garçon de 17 ans qui grandit avec sa mère dans un quartier assez pauvre, et qui a dû rejoindre un gang pour assurer sa sécurité après l’arrestation de son père. Malgré la volonté de sa mère qu’il suive une voie légale, Mav deale pour la soulager de tout ce qu’il y a à payer. Mais sa vie se complique drastiquement le jour où il apprend qu’il a un fils. Entre ses cours, son fils, sa copine et le besoin de trouver de quoi faire vivre sa famille, Mav ne sait plus comment s’en sortir.


Je connaissais déjà Maverick, mais sa version adulte, mature et qui s’est sorti de cette spirale infernale qu’est le gang. C’est un père que j’admire, et découvrir le moment où sa vie a basculé m’a énormément plu. Même si globalement pas mal d’informations sont déjà données dans “the hate u give”, les découvrir en suivant Mav rend les choses plus concrètes et plus prenantes. Surtout qu’après plusieurs années, je ne me souvenais plus de toute son histoire.


Mav est un garçon qui n’évolue pas dans un environnement facile. Avec un père en prison, une mère qui enchaîne les jobs pour payer les factures, et lui qui rentre dans un gang pour sa sécurité, forcément il n’a pas les mêmes chances dans sa vie que d’autres. Pourtant, il est épatant. Il ne prend pas toujours les meilleures décisions, mais il n’a que 17 ans et il fait ce qui lui semble le meilleur choix sur l’instant. 

On découvre le père, celui qui, du jour au lendemain, a la garde de son enfant, sans avoir aucune base, sans s’être préparé et qui doit apprendre à s’effacer pour que son enfant devienne la priorité dans sa vie. Je l’ai trouvé touchant. Il a peur, il fait des erreurs, il a parfois envie de baisser les bras, mais il se reprend toujours pour son fils. 


Sa mère est très présente, mais elle fait en sorte de le laisser apprendre à gérer tout seul la parentalité. Elle est courageuse, veut donner les chances de réussir à son fils. 

On a aussi énormément Dre, le cousin de Mav. Il le protège comme il peut, même s’il ne peut pas l’empêcher de faire partie du gang, il fait toujours en sorte de lui donner une porte de sortie qui lui permettra d’avoir une vie meilleure que la sienne.


Je pensais qu’on verrait beaucoup Lisa, la petite amie de Maverick. Mais elle n’est pas tant présente que cela, puisqu’elle lui en veut d’avoir eu cet enfant avec une autre, ce qui ce comprend. Cela permet de se focaliser sur Maverick, le père qui élève seul son enfant. 


Il ne se passe pas énormément de rebondissement, moins que dans “the have u give”, mais cela ne m’a pas empêché d’adorer cette histoire car je l’ai trouvée terriblement vraie, touchante et prenante. Je me suis attachée à ce jeune garçon qui doit s’occuper d’un enfant alors qu’il en est encore un lui-même. On découvre l’horreur de la guerre des gangs, la manière dont tournent beaucoup des jeunes qui évoluent dans ce milieu plus par fatalité que par choix.  Angie Thomas m’aura encore une fois touchée par l’histoire de cette famille. 



vendredi 26 août 2022

Luca - Franck Thilliez


Luca

informations :

Auteur : Franck Thilliez

Editeur : fleuve éditions / pocket

Genre : thriller / policier

Prix : 22,90€ /8,75€

Nombre de pages : 600

Existe en format poche ? : oui

Temps de lecture (pour moi) : 4 jours


Résumé :

Partout, il y a la terreur.

Celle d'une jeune femme dans une chambre d'hôtel sordide, ventre loué à prix d'or pour couple en mal d'enfant, et qui s'évapore comme elle était arrivée.

Celle d'un corps mutilé qui gît au fond d'une fosse creusée dans la forêt.

Celle d'un homme qui connaît le jour et l'heure de sa mort.

Et puis il y a une lettre, comme un manifeste, et qui annonce le pire. S'engage alors, pour l'équipe du commandant Sharko, une sinistre course contre la montre.

C'était écrit : l'enfer ne fait que commencer.

Notes :

Originalité : 4,5/5 

Addiction : 4/5

Personnages : 2/5

Plume de l’auteur : 4/5


Globale : 4/5


Mon avis :


Franck Thilliez fait partie de ces auteurs qui me sortent complètement dans ma zone de confort. J’avais un peu d’appréhension avant de me lancer dans ce roman, et finalement j’ai adoré !


Faire un résumé rapide serait très compliqué car il y a beaucoup d’informations données. Mais de manière grossière, on retrouve nos personnages récurrents Nicolas, Sharko et Lucie de la police judiciaire de Paris sur une enquête inquiétante. Un homme est retrouvé mort, défiguré et agressé par un énorme molosse dans un trou dans une forêt, un autre meurt devant le nouveau bâtiment de la police. Et plus étrange encore, cet homme qui apportait une lettre de l’Ange du futur, portait sur son bras le jour et l’heure exacte de sa mort. Sa lettre permet de découvrir quelque chose d’encore plus sombre : deux personnes ont été enlevées et enfermées avec un compte à rebours annonçant la mort de l’un d’eux. La police est sur les crans, il faut retrouver ce taré qui se fait appeler “l’ange du futur”. Mais si l’affaire de l’homme retrouvé dans la forêt et celle de l’ange du futur étaient liées ?


On est plongé dans une enquête énorme avec plusieurs intrigues qui prennent sens les unes par rapport aux autres qu’à la fin. J’ai adoré, parce que même si il y a beaucoup d’informations et que mon cerveau surchauffait parfois un peu, je ne me suis pas sentie perdue, je n’ai pas trouvé le fil rouge de l’histoire simple et je me suis prise à fond dans l’enquête avec l’envie de savoir la fin. L’auteur arrive à nous maintenir en suspens jusqu’à la fin avec des miettes d’informations données que petit et petit, et qui ne forment un tout qu’à la toute fin.


J’ai souvent du mal avec les personnages dans les policiers, mais là je les ai plutôt bien aimés, surtout Nicolas et Lucie. C’est très agréable de retrouver des personnages qu’on connaît déjà, et même si certaines affaires traitées dans d’autres tomes sont évoquées, le fait de ne pas avoir lu les romans concernés n’empêche pas du tout la compréhension du livre. J’ai un peu plus de mal avec Sharko, mais c’est un homme qui a énormément de pression sur les épaules, qui semble ne vivre que pour l’enquête ce qui lui donne ce comportement assez rustre qui doit être en partie dû à la fatigue et l’énervement de ne pas avancer. 


Ce roman traite beaucoup de la technologie et de ce que peut devenir l’Homme avec les avancées. C’est très effrayant, et l’auteur cherche beaucoup à montrer les dérives que peuvent apporter cette envie d’améliorer l’être humain, plus qu’il ne traite des belles choses que permettent la science. On a affaire à des extrémistes qui maltraitent leur corps, des sectes effrayantes. Le plus difficile est de se dire que ce qui est raconté sera peut être possible un jour, voire l’est déjà pour certaines choses.


J’ai été surprise de nombreuses fois par des rebondissements ou des révélations auxquelles je ne m’attendais pas. J’ai été dégoûtée et stressée dans certains passages. 

La fin m’a plue : on se rend compte à quel point le livre est complexe et bien construit.


En conclusion, moi qui lit très peu de thriller, j’ai énormément accroché avec celui-ci et ce fut une énorme surprise. J’ai adoré, l’histoire est prenante et surprenante. 


jeudi 25 août 2022

Les yeux de Sophie - Jojo Moyes

 Les yeux de Sophie


informations :

Autrice : Jojo Moyes

Editeur : milady

Genre : romance

Prix : 18,90€ /  8,20€

Nombre de pages : 580

Existe en format poche ? : oui

Temps de lecture (pour moi) : 3 jours


Résumé :

Paris, 1916. Sophie Lefèvre doit prendre soin de sa famille alors que son mari part pour le front. Quand la ville tombe entre les mains de l'armée allemande, au milieu de la Première Guerre mondiale, Sophie est contrainte de faire le service tous les soirs à l'hôtel réquisitionné par le nouveau commandant et ses hommes. À l'instant où l'officier découvre le portrait qu'Édouard a fait de sa femme, cette image l'obsède. Une dangereuse obsession qui menace la réputation, la famille et la vie de Sophie, et va la conduire à prendre une terrible décision.

Un siècle plus tard, à Londres, Liv Halston reçoit ce portrait en cadeau de la part de son mari avant de recueillir son dernier soupir. Sa vie est bouleversée de plus belle lorsqu'une rencontre de hasard lui permet de découvrir la véritable histoire de ce tableau.


Notes :

Originalité : 3,5/5

Addiction : 4/5

Personnages : 3,5/5 

Plume de l’autrice : 4/5


Globale : 3,5/5


Mon avis :


C’est toujours une agréable surprise quand je lis un roman de Jojo Moyes, et ce fut le cas aussi pour ce livre que j’ai beaucoup aimé.


“Les yeux de Sophie” est un roman en deux parties.

Dans la première partie, on suit Sophie, une jeune française qui vit dans un petit village dans le nord occupé par les Allemands pendant la première guerre mondiale. Elle vit avec sa soeur, son frère et ses neveux dans l’auberge familiale qu’elle gère. Les temps sont durs, ils sont coupés du reste du monde, ont peu à manger et ne savent pas ce que sont devenus leurs maris, mais l’espoir est là de les retrouver dans quelques semaines ou mois. Et puis les villageois se soutiennent dans cette résistance à l’occupant allemand. Mais les choses changent quand un officier allemand semble s’intéresser à Sophie, et surtout au tableau d’elle peint par son mari et qu’elle a fièrement affiché dans son établissement comme une provocation.

Puis dans la deuxième partie, on est cent ans après, en Angleterre, et ce fameux tableau “Les yeux de Sophie” est entre les mains d’une Londonienne qui fait toujours le deuil de son mari décédé depuis quatre ans, qui le lui avait offert en cadeau de mariage. Ce tableau, c’est le sien, le souvenir de son amour, que son époux avait déniché et acheté de manière tout à fait légale en Espagne. Mais la famille du peintre veut récupérer cette œuvre considérée comme volée pendant la guerre. Sophie, pourtant déjà fauchée, veut se battre pour garder ce tableau, même si pour cela elle s’oppose à Paul, cet homme qui a réussi à faire battre son cœur avant que le hasard fasse qu’il soit celui qui bosse sur cette affaire de tableau volé.


Cela m’a fait bizarre de commencer cette histoire en 1916, notamment parce que je n’avais pas lu le résumé donc n’étais pas au courant que ce roman était en deux temps. Mais l’autrice m’a sans souci transportée dans l’époque, j’avais vraiment l’impression d’y être. Et puis cette partie de l’histoire se passe en France, et même si ce n’est pas pour un moment de notre histoire heureux, cela m’a fait plaisir que l’intrigue se passe ici. 

Même si j’ai beaucoup aimé me retrouver en 1916, je n’ai pas trop accroché avec les personnages. Je pense que c’est dû au fait qu’on ne les suive que pendant la guerre, et que forcément leur comportement est impacté par ce qu’ils vivent. J’ai quand même apprécié Sophie qui est une femme forte, elle ne fait pas forcément les bons choix, mais comment juger une femme de cette époque qui ne sait pas comment faire pour sauver sa famille ? On voit beaucoup l’entraide entre villageois, mais aussi la haine qu’il peut naître rapidement pour l’un des leurs dès qu’ils sont jugés trop proches des Allemands. 

J’aurais aimé avoir une vrai romance de cette époque que l’on découvre et suit dès la rencontre des personnages, mais cette première partie sert surtout à nous faire connaître Sophie, le tableau qui la représente et nous mettre en tête l’interrogation de ce qu’elle a pu devenir.


Car ensuite on fait un énorme bond dans le temps pour rencontrer Liv, Londonienne, veuve depuis plusieurs années et en possession de ce fameux tableau. J’ai eu du mal avec la transition entre 1916 et 2006 qui est assez déstabilisante. Au départ je regrettais de quitter l’histoire de Sophie, mais après quelques chapitres j’ai beaucoup accroché à cette de Liv. Elle vit seule dans la grande maison moderne et épurée construite par son époux maintenant décédé, où est accroché le tableau. Depuis la mort de son mari, elle n’arrive pas à avancer. On la sent très renfermée, elle ne se mélange pas au monde extérieur et semble survivre plus que vivre.

Mais elle rencontre Paul, avec qui elle a très vite des atomes crochus. Sauf qu’il se trouve que Paul travaille pour une agence qui retrouve et restitue des oeuvres volées pendant le XXème siècle aux descendants des familles, et il vient justement de recevoir le cas d’une famille qui veut récupérer “Les yeux de Sophie”. Et bien évidemment, la vie est mal foutue et c’est Liv qui a ce fameux tableau, et qui est prête à risquer le peu d’argent qui lui reste pour rester en sa possession.


Ce que j’ai aimé dans cette deuxième partie de l’histoire, c’est son côté réaliste (en dehors de ce hasard qui relie les deux londoniens à ce tableau). La romance est belle, mais pas parfaite. Et puis, cela m’a fait découvrir cette chasse aux tableaux volés pendant les guerres. Je me suis rendue compte de c’est très compliqué de se placer d’un côté dans ces histoires, car dans un premier abord on pense que ce n’est que justice que les oeuvres soit rendues aux familles des victimes, mais en se plaçant du côté des possesseurs actuels on voit aussi qu’il s’y sont attaché et ont souvent acquis ces oeuvres de manière honnêtes sans savoir qu’elles avaient été dérobées. 


Et j’ai par conséquent eu de la peine pour Liv qui se bat pour ce tableau qu’elle aime, alors que beaucoup de gens la juge de manière méchante et injuste. Après, j’ai trouvé parfois qu’elle était un peu dure avec Paul, et aussi que tout serait plus simple si elle acceptait de trouver un bon compromis et de rendre le tableau, mais évidemment que l’histoire ne serait pas la même si c’était aussi simple.

En tout cas j’ai bien aimé les personnages du XXIème siècle, que ce soit Liv, Paul ou encore Mo sa nouvelle colocataire imprévue. J’ai juste été un peu déçue par le fin mot de l’histoire de Sophie, mais tout de même la partie sur sa vie était très bien racontée et m’a semblée réaliste. 


En conclusion, une jolie histoire sur deux siècles différents avec un tableau qui les relie. La romance n’est pas forcément très présente, mais l’histoire m’a beaucoup plu, les personnages aussi, et j’ai apprécié le côté plutôt réaliste des deux périodes.


mardi 16 août 2022

N'oublier jamais - Michel Bussi

 N’oublier jamais


informations :

Auteur : Michel Bussi 

Editeur : presse de la cité / pocket

Genre : polar

Prix : 22,50€ / 8,50€

Nombre de pages : 540

Existe en format poche ? : oui

Temps de lecture (pour moi) : 3 jours


Résumé :

À Yport, parti courir sur la plus haute falaise d'Europe, Jamal a d'abord remarqué l'écharpe, rouge, accrochée à une clôture. Puis la femme, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Jamal lui tend l'écharpe comme on tend une bouée.

Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît le corps inerte de l'inconnue. À son cou, l'écharpe rouge.

Tout le monde pense qu'il l'a poussée. Il voulait simplement la sauver.

C'est la version de Jamal. Le croyez-vous ?

Notes :

Originalité : 3,5/5

Addiction : 3,5/5

Personnages : 2/5

Plume de l’auteur : 3/5


Globale : 3/5


Mon avis :


J’ai une relation particulière avec les romans de Michel Bussi. Je me les procure dès que je les trouve en occasion parce que j’en fais en quelques sortes la collection et que je passe en général un bon moment pendant mes lectures, j’accroche rapidement mais en même temps j’ai ce sentiment qu’à vouloir faire un truc trop spectaculaire, l’auteur se perd parfois et nous pond pas mal d’incohérences.


Jamal est arable, unijambiste et bosse dans un institut psychiatrique pour jeunes. Il décide de partir en vacances à Yport, en Normandie où il a prévu de s’entraîner pour devenir le premier handicapé à faire la course sur le Mont Blanc. Mais un matin sur la falaise lors de son footing, il tombe sur la plus belle femme qu’il ait pu voir dans sa vie. Cette dernière semble apeurée, la robe déchirée, les sous-vêtements apparents : elle est prête à sauter. Jamal tente tout pour l’arrêter, jusqu’à lui tendre une écharpe pour la tirer vers lui. Mais il finit par franchir la falaise, et c’est moins d’une minute après qu’il retrouve son cadavre sur la plage. Deux témoins sont avec lui et ont vu la femme chuter au sol.

Jamal devient le principal suspect : il en a le profil, puis il est le seul témoin qui l’aurait vu sauter. Jamal se sent menacé, il a l’impression qu’on veut lui faire porter le chapeau. Des choses ne vont pas dans cette affaire : les médias n’en parlent pas, l’écharpe qu’il lui a tendu a été retrouvée enroulée autour du cou de la victime, et Jamal reçoit des documents d’une affaire similaire en tout point qui a eu lieu il y a dix ans de cela…

Jamal est-il coupable ? Devient-il fou au point d’inventer ce qu’il a vu ? Ou est-ce qu’on essaie de l’utiliser pour mettre un point final à une affaire qui a traumatisée le village ? 


Michel Bussi arrive toujours à écrire des romans où je mets mille ans à comprendre où il veut en venir. Pourtant je commence un peu à voir sa mécanique, vu qu'ici j’ai deviné plusieurs choses bien avant les personnages, ce qui est d’ailleurs très frustrant quand on s’en rend compte.

J’étais donc à fond dans l’histoire, mais en ayant mille questions dans ma tête sur ce qu’il se passait. Je voulais absolument finir le livre pour comprendre, pour avoir l’illumination finale.


Ce avec quoi j’ai toujours du mal avec ce genre de roman qui est loin de mes lectures habituelles, ce sont les personnages. Ce ne sont pas des histoires où on s’attache aux personnages. Ils sont loin d’être parfaits, beaucoup nous semblent suspects, et finalement le personnage principal est même le plus compliqué à cerner. Car le problème est qu’il raconte l’histoire. Il nous donne sa version des faits. Alors comment savoir si on peut lui faire confiance ?

On a plusieurs autres personnages, que ce soit ceux de 2014 qui se retrouvent mêlés au suicide que n’a pas pu empêcher Jamal, ou ceux de 2004 qu’on découvre à travers l’histoire des deux jeunes filles violées, étranglées et jetées par dessus la falaise. J’ai eu une préférence pour les documents de 2004 que je trouvais passionnants.


Le problème que je rencontre souvent avec Michel Bussi, c’est qu'après avoir été bluffée par les révélations et les rebondissements de l’histoire, je me rends compte que son sens du spectacle dans ses romans crée des incohérences ou des passages qui ne sont pas expliqués après les révélations. Les 100 dernières pages, bien qu’elles soient intense, manquent cruellement de réalisme.


En conclusion, un polar prenant, dans une double enquête sur des horribles meurtres effectués sur des jeunes filles, avec un personnage principal qui se retrouve principal suspect mais qui souhaite prouver son innocence. Mais une histoire qui se veut très spectaculaire sur les révélations, rendant finalement plusieurs passages du roman peu crédibles. Ce fut tout de même une bonne lecture.


instructions for dancing - Nicola Yoon

 Instructions for dancing


informations :

Autrice : Nicola Yoon

Editeur : bayard

Genre : romance

Prix : 17,90€

Nombre de pages : 400

Existe en format poche ? : non

Temps de lecture (pour moi) : 2 jours


Résumé :

Depuis que son père a trompé sa mère, Evie est sûre d'une chose : les histoires d'amour ne durent jamais. Et elle a de bonnes raisons de le croire : dès qu'elle voit un couple s'embrasser, Evie a une étrange vision et devient le témoin invisible de son histoire, de la rencontre vibrante... à la rupture fracassante.

Lorsqu'elle se rend au studio de danse La Brea, elle fait la connaissance de X, un jeune homme aussi agaçant qu'il est beau et fascinant. Mais lorsqu'ils se retrouvent partenaires pour un concours de danse de salon, Evie en vient à se demander si l'amour ne mériterait finalement pas qu'on prenne tous les risques...

Notes :

Originalité : 2/5

Addiction : 5/5

Personnages : 4/5

Plume de l’auteur : 4/5


Globale : 4/5


Mon avis :


J’avais adoré “everything everything” ainsi que “the sun is also a star” de Nicola Yoon, alors forcément en entendant parler de sa nouvelle parution, et surtout en voyant cette incroyable couverture, je n’ai pas tardé à m’en procurer un exemplaire. Et même si ce fut pas un coup de coeur, l’écriture de cette autrice fonctionne toujours sur moi !

Evie est une lectrice. Depuis toujours elle accumule les livres, et un de ses genres préférés est la romance. Elle aime ces belles histoires d’amour, ce romantisme, ces fins qui nous font croire aux belles choses. Mais cette vision des choses s’est ternie quand ses parents se sont séparés, et surtout quand elle a surpris son père avec une autre femme.

Maintenant, Evie ne croit plus en l’amour. Si ses parents n’ont pas su s’aimer jusqu’au bout, alors cela ne sert à rien de se mettre en couple. Elle cherche même à se débarrasser de toutes ses romances. Elle trouve par hasard une “Bibliothèque gratuite”, où tu peux déposer des livres et en récupérer d’autres gratuitement. Evie donne tous les livres qu’elle a sur elle, et la dame de la bibliothèque insiste pour qu’elle prenne le seul livre disponible : “instructions for dancing”.

Mais depuis qu’elle a récupéré ce livre d’instructions pour apprendre à danser, Evie peut voir toute l’histoire d’un couple, de leur rencontre à leur fin en passant par les moments forts, en les voyant s’embrasser. Sous les conseils de son meilleur ami, elle se rend dans le studio de danse à qui appartient le livre pour essayer de se défaire de cette malédiction…


Les romans de Nicola Yoon se ressemblent beaucoup sur la forme : ce sont des histoires assez simples, qui ne creusent pas trop en profondeur, mais qui restent jolies et touchantes à lire. 

J’ai aimé découvrir cette jeune Evie et la suivre dans ce deuil de l’amour idéal. Je ne pouvais que me mettre à sa place : moi la première, les romances me font croire au coup de foudre, à l’amour éternel et fort. Evie est une adolescente sans prétention ce qui permet de se mettre à sa place. Beaucoup de jeunes vivent le divorce de leurs parents, et beaucoup n’acceptent pas que ces derniers refassent leur vie. Ici c’est le cas avec son père. Et même sa relation avec sa mère et sa sœur s’est détériorée puisque ces dernières ne vivent pas les choses de la même façon qu’elle.


Comme l’indique le titre, le roman parle de danse. Mais finalement ce n’est pas trop présent, c’est plus un prétexte pour faire rencontre les personnages.

On fait donc la rencontre d’X, un garçon à la joie de vivre. J’ai adoré sa vision de la vie : il pense qu’il faut dire oui à tout, car on ne sait pas quand notre vie peut s’arrêter. Il est donc très enthousiaste à l’idée de n’importe quelle aventure. Je trouve qu’il complète bien Evie qui, elle, est plus à se renfermer et à ne pas vouloir vivre les choses pour ne pas être déçue.


Le roman se lit très vite, comme je l’ai déjà dit on ne passe pas dans du dramatique et dans une analyse approfondie des sentiments et de la vie des personnages. On suit un petit bout de vie d’Evie et de X, une reconstruction de la vision de l’amour pour Evie qui va se faire notamment grâce à la danse…