jeudi 22 juillet 2021

Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre - Ruta Sepetys

 Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre



Informations : 

Autrice : Ruta Sepetys

Editeur :Gallimard Jeunesse Scripto / Pôle Fiction

Prix : 14,20€ / 8,20€

Nombre de pages : 442

Existe en format poche ? : oui

Temps de lecture (pour moi) : 2 jours


Résumé :

Lina est une jeune Lituanienne comme tant d'autres. Très douée pour le dessin, elle va intégrer une école d'art. Mais un nuit de juin 1941, des gardes soviétiques l'arrachent à son foyer. Elle est déportée en Sibérie avec sa mère et son petit frère, Jonas, au terme d'un terrible voyage. Dans ce désert gelé, il faut lutter pour survivre dans les conditions les plus cruelles qui soient. Mais Lina tient bon, portée par l'amour des siens et son audace d'adolescente. Dans le camp, Andrius, 17 ans, affiche la même combativité qu'elle. 

Notes :

Originalité : 5//5

Addiction : 5/5

Personnages : 5/5 

Plume de l’autrice : 5/5 


Mon avis :

Ayant adoré ce livre il y a plusieurs années, je ressentais le besoin de le relire pour me remémorer cette histoire bouleversante.


On fait la connaissance de Lina. Jeune Lituanienne de quinze ans, elle vit avec son père, sa mère et son petit frère Jonas. Une vie normale, jusqu’à la nuit du 14 juin 1941 où on vient toquer chez eux. Trois fonctionnaires du NKVD -la police secrète soviétique, leur donnent vingt minutes pour rassembler leurs affaires et les suivre.

Lina, sa mère et son frère prennent quelques habits, des objets de valeur, de quoi manger, et Lina son matériel de dessin (passionnée par le dessin, il lui est impensable de ne pas apporter son cahier).

Tous trois se retrouvent jetés dans un train, à l’intérieur de wagons normalement destinés à des animaux. Là ils rencontrent divers Lituaniens arrachés de leur maison. Entre la grincheuse et ses filles, la jeune femme qui vient tout juste d’accoucher d’un bébé, le blessé, l’homme à la montre, Andrius et sa mère, et enfin Lina et sa famille, la wagon est rempli. Est alors entamé un long voyage au cours duquel les passagers essayent de survivre avec le peu de nourriture qu’on leur donne, l’impossibilité d’avoir un endroit décent pour faire leurs besoins, et le fait de dormir presque les uns sur les autres. Lina ne comprend pas ce qu’ils font là, pourquoi ils ont été arrêtés, où se trouve leur père, et où on les amène. 

Leur destination finale est un camp où on fait travailler les gens dans du ramassage de betteraves. Assignés à une toute petite habitation déjà remplie, Lina et sa famille vont vivre un réel enfer. Lina tente de s’appuyer sur le dessin pour ne pas devenir folle : tout mettre à écrit et dessiner tout ce qu’elle voit dans l’espoir qu’un jour ces preuves permettent d’expliquer ce qu’ils ont vécu. Heureusement, il y a Andrius, jeune garçon de son âge, qui lui permet de garder un peu d’espoir.


Ce roman est touchant, bouleversant, traumatisant. Il traite de la seconde guerre mondiale, mais d’un point de vue assez différent de ce qu’on peut avoir l’habitude comme témoignage. Ici, ce sont des camps créés par Staline dans lesquels sont enfermés des Lituaniens, des Estoniens et des Lettons. Le processus n’est pas le même que dans les camps comme Auschwitz. Les prisonniers ont pu garder leurs valises avec toutes leurs affaires, n’ont pas été rasés,… Mais l’horreur est la même : un travail forcé et très dur, très peu de nourriture, un logement plus que précaire, un traitement ahurissant. 

Les personnages qu’on rencontre sont très touchants. Unis dans cet enfer, ils tentent de se soutenir le mieux qu’ils le peuvent… Ils volent de la nourriture pour leur voisin, se consolent, se motivent, partagent leurs peurs,… Pourtant traités pire que des animaux, ce sont les prisonniers qui sont les plus humains. Les gardes sont infects. Leurs actions consistent à humilier, user, maltraiter, rabaisser, voire tuer tous les femmes, enfants, malades et personnes âgés du camp. Beaucoup de personnes lâchent, se laissent mourir, car il est plus facile de mourir que de vivre là-bas...

On suit la vie de Lina pendant deux ans et demi. C’est une jeune fille qui semble tellement forte, elle est prête à tout pour survivre, veut à tout prix faire passer un message à son père qui se retrouve dans un autre camp… Elle fait parfois des choses irréfléchies, mais comment lui en vouloir ? Elle vit quelque chose d’imaginable, elle fait ce qu’elle peut pour s’en sortir... Bien que ce soit un personnage fictif, il est terrible de se dire que d’autres personnes, même des enfants, ont vécu une situation abominable.

Son petit frère, Jonas, nous paraît aussi très fort. Très jeune, il semble grandir d’un coup, prendre pleins de responsabilités sans jamais se plaindre. Il est proche d’Andrius qui devient un ami.


Ce roman permet de découvrir une partie de ce que les victimes de la folie de la seconde guerre mondiale ont vécu. C’est poignant. On ne peut qu’être horrifiés par ce qui est décrit. On s’attache aux personnages, on a tellement envie qu’ils survivent tous, qu’ils aient leur revanche… Et pourtant ce qui s’est passé est réel, des gens ont vraiment été dans ce camp et ont vraiment été traités ainsi. C’est si terrifiant à s’imaginer, que l’humain soit capable de faire cela à ses semblables.


Les pages défilent, les chapitres étant très courts il est presque impossible de s’arrêter. On a toujours envie de savoir ce qui va arriver aux personnages. Le seul petit point négatif que je trouve à cette histoire est la fin un peu trop rapide à mon goût : j’aurais tant voulu en savoir plus. 


Que dire en conclusion à part que ce roman est à lire absolument, parce qu’il raconte avec des personnages fictifs des événements qui ont eu lieu il y a moins de cent ans.


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