jeudi 30 septembre 2021

Le soleil est pour toi - Jandy Nelson

 Le soleil est pour toi


informations :

Autrice : Jandy Nelson

Editeur : Gallimard Jeunesse

Prix : 15,90€ / 8,65€

Nombre de pages : 480

Existe en format poche ? : oui

Temps de lecture (pour moi) : 2 jours


Résumé :

Noah et Jude sont plus que frère et soeur, ils sont jumeaux, fusionnels. Sous le ciel bleu de Californie, Noah, le solitaire, dessine constamment et tombe amoureux de Brian, le garçon magnétique qui habite à côté. Tandis que Jude, l'exubérante, la casse-cou, est passionnée par la sculpture. Mais aujourd'hui ils ont 16 ans et ne se parlent plus. Un événement dramatique les a anéantis et leurs chemins se sont séparés.

Jusqu'à ce que Jude rencontre un beau garçon écorché et insaisissable, ainsi que son mentor, un célèbre sculpteur... Chacun des deux jumeaux doit retrouver la moitié de vérité qui lui manque.

Notes :

Originalité : 5/5

Addiction : 5/5

Personnages : 5/5

Plume de l’autrice : 5/5


Mon avis :

Le soleil est pour toi est un roman si particulièrement beau, j’espère réussir à en parler comme il le mérite.


Le livre se partage en deux points de vue à deux périodes différentes : on suit Noah à l’âge de 13 ans et Jude à l’âge de 16 ans.


Noah et Jude sont jumeaux. Jumeaux à fond : ils ne peuvent jamais gagner l’un contre l’autre à “pierre feuille ciseaux”, ressentent quand l’autre est triste, et se partagent le monde (l’un possède les fleurs, l’autre le soleil, ect).


A priori, rien ne peut les séparer… Pourtant…


L’un comme l’autre sont des artistes : Jude fabrique d’incroyables femmes en sable sur la plage, et Noah peint comme si sa vie en dépendait. Leur mère veut les inscrire tous deux à l’IAC, célèbre école pour les artistes.


 Leur père a toujours préféré Jude parce qu’elle est plus courageuse, défend son frère et est plus extravertie -tout le contraire de son frère qui n’a pas d’amis, se renferme dans la peinture et ne correspond pas à l’image que son père se fait d’un homme.


Jusqu’à leurs 13 ans, ils ne sont pas capables de déterminer qui est le préféré de leur mère. Mais désormais ils le savent : Noah l’est, parce qu’il a un talent de peinture si incroyable que sa mère et lui créent un lien entre eux qui exclut Jude. Ils oublient cette dernière au musée, sa mère ne veut même pas regarder son dessin lors d’un concours entre elle et son frère pour ne pas la vexer si le dessin de Noah est meilleur, leur mère passe son temps en opposition avec la jeune fille… 


Pourtant trois ans après, c’est Jude qui entre à l’IAC. Noah a été recalé. Et surtout il a arrêté l’art. Il est devenu ‘normal’, a pleins d’amis, fait des fêtes, sort avec des filles, boit, ne peint plus. Jude, quant à elle, s’est mise à s’habiller comme un sac à patates, passe son temps à suivre les conseils écrits dans la ‘bible’ de sa grand-mère décédée (genre si un garçon vous offre une orange, cela décuple votre amour pour lui), et parle avec le fantôme de sa grand-mère. 


Un terrible accident a fini de briser les jumeaux qui désormais ne ressentent que jalousie et colère l’un envers l’autre. Chacun cache des secrets qui les détruisent intérieurement. Pour essayer d’avancer, Jude veut construire une statue en pierre. Pour se faire, elle va à la rencontre du seul artiste capable d’être son tuteur pour cette œuvre. C’est là qu’elle fait la rencontre de Guillermo, l’artiste brisé, et Oscar, le garçon mystérieux qui fait battre son cœur un peu trop fort.


Ce roman est si particulier. Déjà dans son style de narration. L’autrice a une plume très particulière qui peut vous envoûter ou au contraire vous énerver. Personnellement, ce fut le premier cas. J’ai été prise dans l’histoire, complètement emportée dans la vie des jumeaux Jude&Noah. J’étais sous le charme complet.


Les personnages ont leur caractère bien à eux. Quand ils avaient 13 ans, j’ai adoré Noah et j'ai eu du mal avec sa sœur. Noah est isolé, discret et si talentueux. Il rêve de rentrer à l’IAC, tellement qu’il suit déjà certains de leur cours depuis une fenêtre de l’école.


Noah découvre aussi sa sexualité. Il se rend compte que les filles ne l’attirent pas du tout. Mais aucune chance qu’il l’avoue, parce qu’il est déjà harcelé par les garçons du coin et rejeté par son père. 


Par contre, je comprenais moins Jude. Son comportement envers son frère paraît souvent cruel et égoïste. Elle n’accepte pas que sa mère s’intéresse plus à lui qu’à elle, alors elle fait tout pour provoquer sa génitrice (maquillage, habits courts, non-respect des règles...).


Mais à l’âge de seize ans, j’ai plus apprécié Jude. On fait face à une jeune fille brisée, qui a changé de place avec son frère pour devenir la fille sans amis, plongée dans l’art et aux croyances assez étranges. J’ai mieux compris son comportement d’avant, j’avais plus de peine pour elle et je me suis prise d’affection pour son personnage et sa motivation pour faire cette sculpture de pierre.


On rencontre aussi d’autres personnages au cours des pages : Brian, Guillermo, Oscar. Tous ont un rôle très important. 


Et surtout, j’ai adoré découvrir les liens entre le passé et le présent. On comprend au fil des pages ce qui s’est passé, ce qui a détruit nos jumeaux, leurs secrets. Quelle claque.


Le seul point négatif que je trouve dans ce roman, ce sont les chapitres. En fait, y en a pas. On change de points de vue entre Noah à 13 ans et Jude à 16 ans, mais à chaque fois il y a entre 40 et 150 pages à lire avant de changer de personnage. Disons que c’est parfois un peu rageant de ne pas pouvoir s’arrêter à la fin d’un chapitre. Mais j’imagine que c’est le style de l’autrice. Après cela ne m'a pas empêché d’adorer ce que je lisais, mais je pense que pour certaines personnes le fait qu’il y est peu de chapitres peut déstabiliser.


En conclusion, un roman au style d’écriture particulier qui m’a complètement envoûté. Des personnages brisés et pris dans leurs mensonges, dont on comprend l’histoire au fil de l’histoire divisée entre le point de vue de Noah à 13 ans et de Jude à 16 ans. Attention juste au fait que les chapitres sont très longs, genre extrêmement longs (jusqu’à 150 pages).


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