samedi 22 mai 2021

Hôtel Castellana - Ruta Sepetys

 

Hôtel Castellana




Autrice: Ruta Sepetys

Editeur : Gallimard Jeunesse

Prix : 19€

Nombre de pages : 556

Existe en format poche ? : Non

Temps de lecture (pour moi) : 1 jour


Résumé :

1957. Daniel Matheson passe l'été à Madrid avec ses parents. Passionné de photographie, il espère découvrir le pays de naissance de sa mère par le viseur de son appareil.
Dans l'hôtel Castellana où s'installe la famille Matheson travaille la belle et mystérieuse Ana. Daniel découvre peu à peu son histoire, lourde de secrets, et à travers elle le poids de la dictature espagnole. Mais leur amour est-il possible dans un pays dominé par la peur et le mensonge ?


Notes :

Originalité : 5/5

Addiction : 5/5

Personnages : 5/5

Plume de autrice : 5/5


Mon avis :


    Voici encore un roman de Ruta Sepetys qui se trouve être un coup de coeur. Cette autrice a le don de m’emporter dans ses romans. Si vous ne la connaissez pas, c’est elle qui a écrit les romans « Le sel de nos larmes » et « ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre », qui sont deux chefs d’oeuvre sur la seconde guerre mondiale.


    Dans ce roman-ci, « Hôtel Castellana », nous découvrons l’Espagne en 1957, sous le dictateur Franco. Cela m’a énormément plu de découvrir cette période, car je lis énormément de roman sur la seconde guerre mondiale, mais je me suis rarement intéressée à des écrits sur la période qui suit. Et ce livre est l’occasion de le faire. On y retrouve un mélange de fiction et de réalité très bien mené.


    Nous découvrons Daniel, jeune américain aux racines espagnoles du côté de sa mère. Dans le cadre d’un voyage pour des affaires concernant son père qui s’occupe d’une société pétrolière, ses parents et lui séjournent dans un grand hôtel au coeur de la ville de Madrid. L’ « hôtel Castellana », car tel est son nom, accueille en grande majorité des riches américains. C’est ici que Daniel rencontre Ana, une jeune employée espagnole qui est au service de sa famille pendant leur séjour. Cette dernière se montre très enjouée et serviable, mais répond peu aux questions et tente de garder de la distance avec Daniel.


    Daniel se passionne pour la photographie, il participe à un concours et compte bien sur son voyage à Madrid pour prendre les meilleurs clichés. Il découvrir la ville et la misère qui l’entoure à travers son regard de jeune américain de famille riche, mais il se montre intéressé , touché, révolté par ce qu’il voit. Il passe son temps à prendre des photos, il veut capturer chaque instant. Avoir un point de vue extérieur à l’Espagne pour découvrir ce qu’il se passe à l’intérieur est très enrichissant. Quant à Ana, c’est plutôt l’opposé, une fille de parents républicains abattus à cause de leurs pensées qui allaient à l’encontre de la politique de Franco, et qui fait tout pour que sa famille et elle puisse survivre. Mais elle reste une jeune fille qui veut découvrir le plaisir de rencontrer des gens, de se sentir aimée, de passer du bon temps : elle voit la vie passionnante des américains dans l’hôtel et qui les envie. Elle est déchirée entre accepter l’amitié de Daniel et le rejeter pour éviter d’avoir des ennuis.


    Mais au cours de ce roman, nous ne suivons pas seulement Daniel et Ana, nous avons également les points de vue de d’autres personnages, principalement reliés à Ana. Son frère Rafa, sa sœur Julia, sa cousine Puri, l’ami de son frère Fuga… Chacun des personnages nous permet d’avoir une vision différente de ce qu’il se passe. Rafa et Fuga ont été en ‘foyer’ d’aide sociale et tentent maintenant de rentrer dans le milieu des corridas. Julia, jeune mère et responsable de ses frères et sœurs, travaille dans la fabrication des habits de torero. Quant à Puri, elle s’occupe des enfants dans un orphelinat. Nous rencontrons d’autres personnages tous très intéressants comme Miguel qui s’occupe d’un laboratoire de photos, Ben qui est photographe-journaliste, Nick le fils d’un riche ami de la famille de Daniel, Bouton un employé de l’hôtel… Tous rajoutent quelque chose à l’histoire à leur manière.


    Mais comme je l’ai dit précédemment, l’histoire mêle des événements vrais à la fiction. Nous découvrons l’Espagne sous la dictature de Franco. La pauvreté et surtout la peur des habitants ayant des ‘gènes rouges’, c’est-à-dire étant ou connaissant quelqu’un républicain. Le gros sujet de ce roman est le vol d’enfants. Plus de 300 000 enfants ont été enlevés à leurs parents républicains comme ‘punition’. On leur faisait croire que leur enfant était décédé, et finalement ce dernier était vendu à d’autres familles. C’est terrible à lire, mais encore plus de se rendre compte que c’est ce qu’il s’est vraiment passé.


    L’autrice a su montrer la monstruosité de ce qu’il s’est passé, de ce qui a été tu à travers des personnages fictifs mais attachants. Elle a volontairement utilisé le regard d’un étranger américain pour raconter cela car c’est impossible de comprendre réellement ce qu’ont vécu les espagnols sans être de ce pays et sans connaître des personnes qui ont grandi à cette période. Je trouve cela très bien tissé. J’ai été happée, horrifiée, envoûtée par ce roman que j’ai englouti.


    La plume est très fluide, les pages s’enchaînent sans qu’on s’en rende compte d’autant plus que les chapitres sont très courts faisant de 2 à 6 pages. Les points de vue sont en permanence alternés, ce qui permet de voir l’histoire à travers divers personnages qui ont des manières différentes de penser et qui vivent cette période différemment.


    En conclusion, ce roman est un coup de coeur. Il m’a permis de découvrir cette période et d’apprendre des choses qui se sont passés, tout en mélangeant une histoire touchante entre divers personnages. Je ne suis jamais déçue par Ruta Sepetys, j’ai hâte qu’elle sorte un nouveau roman.






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